Créer une web-série avec des ados en centre de loisirs
Imaginez une activité qui mêle écriture, théâtre, tournage, montage vidéo et esprit d’équipe… Une activité où chaque adolescent peut révéler sa créativité, apprendre à s’exprimer, se sentir valorisé tout en s’amusant. Ce rêve devient réalité avec la création d’une web-série en centre de loisirs.
De plus en plus d’animateurs et de structures jeunesse lancent des projets vidéo en centre de loisirs. Et pour cause : ce type d'atelier est original, moderne et profondément pédagogique. En partant de leurs centres d’intérêts (YouTube, réseaux sociaux, séries), on capte leur attention et on transforme leur énergie en quelque chose de positif et structurant.
Dans cet article, on vous explique pas à pas comment créer une web-série avec des ados, quels bénéfices en attendre, et comment assurer sa réussite, même sans être vidéaste professionnel.
Pourquoi créer une web-série avec des ados ?
Favoriser la créativité et l’expression personnelle
Les adolescents ont beaucoup à dire, mais ils ne trouvent pas toujours les bons canaux. La caméra devient alors un outil d’expression puissant. À travers des personnages inventés ou inspirés du quotidien, ils peuvent exprimer leurs émotions, leurs idées, leurs questionnements… avec humour ou gravité.
Une web-série ado, c’est un véritable atelier créatif : les jeunes écrivent les dialogues, choisissent les plans, improvisent des scènes, construisent une histoire. On stimule ici l’imaginaire, la culture visuelle et l’esprit critique.
Développer des compétences transversales
Écrire un scénario, apprendre à articuler un dialogue, placer une caméra, jouer un rôle, monter une séquence... Créer une web-série, c’est multidisciplinaire ! Cela développe :
- l’expression écrite et orale,
- la concentration et l’écoute,
- le travail en groupe,
- la maîtrise des outils numériques (caméra, logiciel de montage…).
C’est donc une activité artistique pour ado mais aussi un levier pédagogique complet.
Renforcer la cohésion de groupe et l’estime de soi
Quand on tourne ensemble, on rit, on recommence, on s’entraide. Les ados apprennent à se faire confiance, à écouter les idées des autres, à gérer les imprévus. Ils passent de simples spectateurs à acteurs et créateurs de contenus.
Et quelle fierté ensuite de voir sa production projetée devant les parents ou publiée sur YouTube (en privé ou public selon les droits) ! Cela renforce l’estime de soi et permet de laisser une trace collective du séjour ou des vacances.
Étapes clés pour monter le projet web-série
Étape 1 – Lancer l’idée et construire l’équipe
Tout commence par une phase de lancement collective. On propose l’idée de créer une série participative et on prend le temps de sonder les envies. Quels rôles attirent les ados ? Acteurs ? Scénaristes ? Monteurs ? Réalisateurs ? Chaque ado peut trouver sa place, selon ses goûts et sa timidité.
Il est essentiel de définir des groupes de travail, et de nommer un coordinateur ou animateur référent du projet.
Étape 2 – Choisir un thème accrocheur
L’une des clés du succès, c’est un thème qui parle aux jeunes. Voici quelques idées d’univers qui fonctionnent bien :
- La parodie de série (façon Netflix)
- La vie au centre vue comme une télé-réalité
- Une enquête loufoque (qui a volé le goûter ?)
- Le journal télé avec des fausses actus
- Une chronique façon influenceur
Adapter le style de la web-série ado à leur sens de l’humour et leur quotidien est essentiel.
Étape 3 – Écrire les épisodes ensemble
C’est le moment de brainstormer ! On note toutes les idées de scénario, puis on vote ou on combine pour garder les plus solides.
Chaque épisode peut suivre un format court (2 à 5 minutes). On construit un synopsis, puis on rédige les dialogues, en laissant aussi de la place à l’improvisation. Le but est de faire participer activement les jeunes à toutes les étapes d’écriture.
Étape 4 – Répéter, tourner, filmer
Place à l’action ! On répète les scènes, on répartit les rôles, et on commence les séances de tournage. Attention à la logistique :
- Définir les lieux de tournage dans le centre
- S’assurer du silence, de la lumière et de la sécurité
- Prévoir des rechanges, des accessoires, un clap et des pauses
Même si on n’a pas de matériel professionnel, un smartphone sur trépied et un micro cravate peuvent suffire pour de belles vidéos.
Étape 5 – Monter les épisodes et créer un générique
Le montage vidéo peut se faire avec des outils simples et gratuits comme CapCut, Clipchamp, Shotcut ou iMovie. On y intègre le générique, les titres, les bruitages et les musiques (libres de droit).
L’idée est de faire participer aussi les jeunes à cette étape, quitte à les initier à l’outil avec un tutoriel.
Étape 6 – Diffuser les épisodes
Une fois prêts, les épisodes peuvent être diffusés :
- lors d’une soirée spéciale (projection avec popcorn)
- sur une chaîne YouTube privée du centre
- via le blog ou la page Facebook de l’ALSH
- envoyés aux familles par lien sécurisé
Attention à bien gérer les droits à l’image avec des autorisations parentales pour toute publication.
Matériel et compétences nécessaires
Le matériel de base
Pas besoin de studio pro ! Voici l’essentiel :
- 1 à 2 smartphones avec bonne qualité vidéo
- trépieds
- micros cravate ou main
- tablette ou PC avec logiciel de montage
- quelques accessoires et costumes (optionnel mais fun)
Les compétences à mobiliser
Pas besoin d’être vidéaste, mais avoir des bases en animation audiovisuelle est utile. Sinon, faites appel à un intervenant spécialisé en atelier vidéo pour adolescents. Ce type de partenariat est souvent finançable dans le cadre d’un projet Jeunesse.
Conseils pour un projet réussi
Adapter le projet à l’âge et à la maturité du groupe
Un groupe de 10-12 ans aura des envies plus cartoon ou humoristiques, tandis que les 13-15 ans peuvent aller plus loin dans les codes des séries ou la critique sociale.
Il faut rester souple, bienveillant et à l’écoute.
Valoriser les productions et impliquer les parents
Rien de mieux qu’une projection finale avec les familles pour clôturer le projet. Affiches, flyers, tapis rouge... mettez les ados à l’honneur !
Gérer les autorisations et la confidentialité
Un modèle d’autorisation de droit à l’image doit être signé par les représentants légaux. Et si certains refusent la diffusion, prévoyez un système d’accès privé ou un montage où ils ne sont pas reconnaissables.
Exemples de formats qui plaisent aux ados
Faux journaux télé
Chaque jour, les ados inventent des infos délirantes façon JT : météo du goûter, scandale du ballon crevé, interview de la mascotte du centre...
Mini-séries “influenceurs”
Ils imitent des YouTubers, des TikTokeurs ou des podcasteurs : “5 trucs à ne pas faire au centre”, “Ma routine colo”, etc.
Vidéos défis et tutos décalés
Un ado présente une activité du centre façon tutoriel absurde ou hilarant. Ou bien des défis en mode “Tu préfères ?”, “Chaises musicales en slow motion”, etc.
5 idées de scénarios pour démarrer
1. Le centre hanté
Une série comédie-horreur dans laquelle les ados enquêtent sur des bruits étranges et des phénomènes inexpliqués dans le centre. Fantômes ? Animateur farceur ? À découvrir !
2. Mission colo
Parodie de film d’espionnage. Les jeunes doivent sauver la colonie d’un complot absurde : disparition du goûter, mascotte volée, animateur possédé par un pigeon…
3. Journal de bord
Chaque jour, un ado différent filme sa journée à la première personne. Résultat : un vlog collectif qui capture l’ambiance réelle du séjour.
4. Télé-réalité parodique
“Les Vacanciers” : 8 jeunes, 0 wifi, 1 centre. Une fausse télé-réalité hilarante où les ados exagèrent les clichés des émissions type “Koh-Lanta” ou “Les Marseillais”.
5. À la recherche de l’animateur disparu
Une enquête loufoque avec des rebondissements à chaque épisode. Les jeunes interrogent des suspects, découvrent des indices improbables, et découvrent la vérité : l’animateur était juste endormi dans la réserve.
Conclusion
Créer une web-série avec des ados en centre de loisirs est bien plus qu’un simple atelier vidéo. C’est une aventure collective, un tremplin d’expression, un souvenir gravé à vie.
Ce type de projet vidéo centre de loisirs mêle fun, pédagogie, culture numérique et valorisation. Avec un peu d’organisation, beaucoup de créativité et une bonne dose d’humour, vous pouvez transformer votre ALSH en véritable studio de production jeunesse !
Alors, prêt à dire “Action” ?