Chaque année, des milliers d’animateurs et directeurs partent encadrer des enfants en colonies de vacances ou en centres de loisirs. Pour ces missions ponctuelles, le contrat d’engagement éducatif (CEE) est souvent utilisé. Mais que cache ce contrat si particulier ? Quels sont vos droits, vos obligations et vos limites en tant qu’animateur sous contrat CEE ? Voici un guide complet pour tout comprendre avant de signer.
Le contrat d’engagement éducatif est un dispositif juridique créé en 2006 pour répondre aux spécificités du travail en accueil collectif de mineurs (ACM). Contrairement à un contrat classique, il ne repose pas sur une durée de travail hebdomadaire, mais sur une mission éducative intense, souvent 24h/24 pendant plusieurs jours.
Ce contrat est réservé à des structures bien précises :
Le contrat CEE s’applique uniquement à des missions non régulières, limitées dans le temps, et à forte implication personnelle. Il ne remplace donc pas un CDD classique lorsqu’il s’agit d’un emploi régulier.
La loi autorise les jeunes à signer un CEE dès l’âge de 17 ans révolus, à condition d’avoir un encadrement adéquat.
Pas d’obligation légale, mais la majorité des structures exigent au minimum une inscription en formation BAFA (ou équivalent).
Un animateur ne peut pas travailler plus de 80 jours par an sous CEE (contre 120 pour un directeur). Cela permet de limiter les abus et de garder ce contrat pour un usage réellement ponctuel.
Seules les structures déclarées auprès des services Jeunesse et Sports peuvent employer via un contrat d’engagement éducatif. Il peut s’agir d’associations, de collectivités locales ou d’organismes privés agréés.
Un point essentiel à comprendre : le CEE n'est pas un contrat de travail standard avec 35 heures par semaine. Il repose sur la réalité du métier d’animateur : présence continue, nuits sur place, rythme soutenu.
Il n’y a pas de décompte horaire journalier. L’animateur est présent « quasi en continu » pour assurer la sécurité et la vie du groupe.
Malgré l’intensité, la loi impose un repos minimum de 11 heures consécutives par 24 heures, sauf dérogation (ex : veillée exceptionnelle).
L’animateur en contrat CEE doit bénéficier d’un repos de 24 heures consécutives tous les 7 jours.
Oui, à condition de respecter les durées maximales annuelles. Il faut bien distinguer le CEE d’un CDD ou d’un CDI à côté.
Contrairement à ce que l’on pense parfois, la rémunération sous CEE est encadrée par la loi.
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🔍 Voir les offresDepuis 2022, un animateur sous contrat CEE doit percevoir au moins 2,20 fois le SMIC horaire brut par jour travaillé, soit environ 50 € bruts par jour minimum. De nombreux employeurs vont au-delà, surtout pour des profils BAFA complet ou expérimentés.
Ces éléments sont pris en charge par l’organisateur. S’ils ne le sont pas, une indemnité doit être versée.
Le CEE ne confère pas les mêmes droits qu’un salarié en CDI ou CDD, mais il reste encadré.
Si le contrat CEE a été salué pour sa souplesse, il est aussi critiqué, notamment par les syndicats.
En cas d’abus manifeste (absence de repos, non-paiement, pression…), un animateur peut saisir les Prud’hommes. Des décisions ont reconnu certains abus comme un travail dissimulé.
Le CDD respecte le code du travail classique. Le CEE est une dérogation spécifique aux séjours éducatifs ponctuels, avec moins de droits.
Oui, le CEE n’impose pas d’obligation de poursuite. Chaque contrat est indépendant.
80 jours/an pour les animateurs, 120 jours/an pour les directeurs.
Non. Vous ne cotisez pas à l’assurance chômage avec ce contrat.
Oui, tant que vous restez sous les plafonds légaux.
Le contrat d’engagement éducatif est une porte d’entrée incontournable dans le monde de l’animation. Il offre une expérience riche et formatrice, notamment en colonie de vacances. Mais il ne faut pas oublier ses limites : pas de droits sociaux, pas de retraite, et une rémunération parfois modeste face à l’investissement demandé.
Avant de signer un contrat CEE, posez les bonnes questions, demandez un contrat écrit, vérifiez la prise en charge des frais, et n’hésitez pas à discuter vos conditions. Le bon réflexe ? Consulter les textes officiels ou demander conseil à une association de défense des animateurs.