Imaginez un enfant qui ne réagit pas aux caresses, qui semble indifférent aux chutes ou qui cherche sans cesse à se cogner contre les meubles… Non, ce n’est pas un caprice ou un comportement étrange. Il est peut-être hyposensible. Et ça change tout.

Dans cet article, on va voir comment reconnaître l’hyposensibilité, pourquoi c’est crucial, et quels jeux proposer pour l’aider à s’épanouir.

Comprendre l’hyposensibilité : de quoi parle-t-on exactement ?

Définition simple et claire de l’hyposensibilité

L’hyposensibilité, c’est quand les sens fonctionnent au ralenti. Le cerveau reçoit bien les informations sensorielles (toucher, sons, goût, mouvements…), mais il les perçoit moins intensément que la moyenne.

Résultat ? L’enfant ne réagit pas comme prévu. Il peut avoir besoin de beaucoup plus de stimulation pour sentir quelque chose ou pour se sentir bien dans son corps. Pour approfondir le sujet, consulte notre guide complet sur l’hyposensibilité et les meilleures façons d’adapter les jeux

Hyposensibilité vs hypersensibilité

On entend souvent parler d’hypersensibilité : l’enfant qui sursaute au moindre bruit ou déteste les étiquettes de ses vêtements. L’hyposensibilité, c’est l’inverse : il faut en faire beaucoup pour provoquer une réaction.

Ces deux extrêmes peuvent coexister chez un même enfant, selon les sens concernés. Un enfant peut être hyposensible au toucher mais hypersensible au son, par exemple.

Comment elle se manifeste chez les enfants ?

Chaque enfant est différent, mais certains signes reviennent souvent :

• Il ne sent pas quand il a froid, chaud, ou mal.
• Il cherche des sensations fortes (se balance, saute, se cogne).
• Il met tout à la bouche, même en grandissant.
• Il parle fort, bouge beaucoup, touche à tout.
• Il ne réagit pas aux stimuli « normaux » : il faut le secouer (presque littéralement) pour qu’il sente.

Les signes d’une hyposensibilité chez un enfant

Les comportements révélateurs

Tu remarques que ton enfant :

• Se cogne mais ne se plaint pas ?
• Ne réagit pas quand tu l’appelles ?
• Mord ou pince les autres sans intention méchante ?
• Bouge sans arrêt, grimpe partout, saute sur le canapé ?
• Rit quand il tombe, ou ne sent pas la douleur ?

Ce sont peut-être des signes d’hyposensibilité.

Exemples concrets du quotidien

À la maison : il adore les couvertures lourdes, réclame des câlins très forts, ou se roule sur le sol. À l’école : il se lève tout le temps, dérange la classe sans le vouloir, a besoin de mâcher ses crayons, tape du pied pour « sentir » son corps.

Ce n’est pas de la mauvaise volonté

Beaucoup d’enfants hyposensibles sont étiquetés à tort comme agités, indisciplinés, inattentifs. Mais en réalité, leur cerveau cherche juste à se réveiller sensoriellement.

Pourquoi l’identification précoce est essentielle

Impact sur le développement sensoriel et émotionnel

Un enfant mal compris va souvent se sentir en décalage.

Il peut développer :

• Une faible estime de soi (« Je suis nul, je dérange »)
• Des troubles de l’attention
• Des comportements de compensation (colères, isolement)

Les risques si on ne fait rien

Sans accompagnement, il risque de :

• Se désintéresser de l’apprentissage
• Être en conflit constant avec son entourage
• Se mettre en danger sans s’en rendre compte (parce qu’il ne sent pas la douleur)

Le rôle des parents, éducateurs et professionnels

Il ne s’agit pas de pathologiser chaque comportement agité. Mais quand plusieurs signes s’installent, mieux vaut consulter un(e) ergothérapeute ou psychomotricien(ne). Un diagnostic n’est pas une étiquette, c’est une boussole.

Adapter les jeux pour un enfant hyposensible : nos meilleures astuces

Jeux sensoriels à privilégier

• Pâte à modeler maison avec des textures variées
• Bacs sensoriels remplis de riz, lentilles, sable, billes d’eau
• Parcours moteurs avec rampes, obstacles, trampolines
• Jeux de massage avec balles à picots, brosses sensorielles

L’idée, c’est de stimuler les sens en profondeur : toucher, mouvement, proprioception, équilibre. Tu peux trouver encore plus d’idées dans notre sélection de jeux sensoriels spécialement conçus pour éveiller les sens des enfants

Créer un environnement stimulant sans surcharger

• Proposer un coin sensoriel à la maison : tapis lourd, coussins, jouets tactiles.
• Varier les textures, sons et odeurs mais sans trop en faire.
• Utiliser des objets du quotidien : rouleaux de papier, brosses à cheveux, éponges…

Jeux DIY simples à faire à la maison

• Une boîte à odeurs avec des pots d’épices fermés
• Des parcours avec coussins, cerceaux et couvertures
• Un bocal sensoriel avec eau, huile, paillettes
• Une « cabane à secousses » pour faire des câlins très serrés ou se cacher

Quelques erreurs à éviter

• Penser que l’enfant fait exprès
• Trop le stimuler d’un coup (effet “ascenseur émotionnel”)
• Imposer les jeux : toujours laisser l’enfant guider

Témoignages et cas pratiques

L’histoire de Léo, 6 ans

Léo passait pour un enfant turbulent, voire violent. Il mordait ses camarades, se roulait par terre, criait sans raison. Sa maîtresse pensait à un trouble du comportement.

Jusqu’au jour où un ergothérapeute a parlé d’hyposensibilité tactile et proprioceptive.

L’évolution avec des jeux adaptés

Sa famille a commencé à lui proposer des jeux moteurs tous les matins : trampoline, rouleaux, gros câlins. Résultat ? Léo a canalisé son énergie, s’est apaisé, et sa concentration a explosé.

Ce que les parents en disent

« On ne comprenait pas pourquoi notre fils voulait tout casser. Maintenant, on sait qu’il voulait juste ressentir. Et ça change tout. »

Conclusion : Apprendre à voir le monde à travers leurs sens

Un enfant hyposensible ne vit pas dans le même volume sonore ou tactile que nous. Il a besoin de plus de sensations, pas pour provoquer, mais pour exister pleinement.

En l’observant, en adaptant ses jeux, et surtout en l’acceptant tel qu’il est, on peut l’aider à trouver son équilibre, à se sentir en sécurité dans son corps, et à grandir avec confiance.

Date : 19/07/25

Auteur : animyjob